Veronika Bulycheva représente une catégorie bien peu connue et aussi bien rare de la chanson russe. Ceux qui en sont restés à Plaine ô ma plaine ou à Kalinka, soit au début du XXe siècle voire au XIXe seront bien étonnés de découvrir une version ultra-moderne, d’autant plus sympathique que l’on n’a rien de comparable dans notre chanson actuelle. Veronika, chanteuse, guitariste possède cette voix magique qui évoque pour nous une Russie de tous les ailleurs. Cette chanson russe que ne nous chantait pas Henri Salvador (fine allusion) se meut sur un fil d’équilibriste d’où l’on découvre tout aussi bien un folklore éternel qu’un irrésistible parfum d’autres musiques, telles que la bossa-nova qu’on jurerait avoir été inventée à Saint-Petersbourg ou notre Bizet national, « carmenisé » à jamais et toujours prêt à renverser tous les remparts. Bouleversant.