Veronika Bulycheva,
est proche de nous, comme si sa langue maternelle et la nôtre ne faisait qu’une. Dans un registre contemporain, la suavité et le ton léger de ses mots nous transportent au coeur de sa culture slave jadis si étroitement liée à la France.
En traversant les frontières qui nous séparent de son Oural natal, Véronika avait l’obsession d’atteindre l’espace de libre expression tant évoqué et souvent fantasmé par celles et ceux qu’elle a quitté.
Veronika est ce trait d’union artistique qui permet après murs et rideaux effondrés, de retrouver l’intimité et l’émoi d’un univers poétique commun.
Chanteuse guitariste et compositrice, elle nous emmène dans son univers poétique au fil de son histoire avec ses chansons, « où l’on sait rire d’un drame autant qu’en pleurer ».
Biographie
Veronika Bulycheva est née d’un père russe et d’une mère oudmourte dans un petit village de l’Oural en Russie. À 15 ans, elle commence des études musicales au lycée de Votkinsk (la ville natale du compositeur P.I.Tchaikovski) : elle étudie l’accordéon, le chant lyrique et la direction de chœur. En 1989 elle entre à l’Académie des Arts de Saint-Pétersbourg où elle suit un cursus de guitare jazz et apprend la composition. Ses études achevées, forte de plusieurs années d’expériences de la scène et confiante dans son talent, elle quitte Saint-Pétersbourg en 1992 pour Paris.
À Paris, avec sa compatriote, chanteuse et violoniste, Natalia Ermilova elles forment le duo Mamouchka. Ensemble elles enregistrent plusieurs albums de chansons traditionnelles russes (ARB music). En 2004 Veronika commence sa carrière solo et produit plusieurs albums de compositions sous label Sketis Music.
Dans son parcours Veronika Bulycheva a eu l’opportunité de travailler avec des musiciens de grand renom : le bassiste Jannick Top (Magma), le contrebassiste Greg Cohen (Tom Waits), le batteur Felix Sabal-Lecco (Peter Gabriel, Sting), le batteur Julien Tekeyan (Khaled, Vianney), le pianiste et producteur Martial Besombes (Prince), le guitariste et producteur Maxim Delpierre (VKNG, Jeanne Added). Veronika participe en qualité de choriste-soliste à l’enregistrement de la musique originale du film Louise (take 2) de Siegfried. Elle est compositeur et interprète de la chanson « la Flûte » pour le film The Quickie (Sergueï Bodrov). Elle est choriste-soliste dans le Petit Prince (musique de Richard Cocciante).
Message
Chanter l’Amour est mon oxygène.
En Russie, vivant derrière le « rideau de fer» j’étais assoiffée de découvrir ce qu’il y avait derrière… J’ai toujours voyagé à travers la musique. A Paris, carrefours des cultures, mes rencontres avec des musiciens du monde entier m’ont ouvert d’autres horizons.
Je chante le « blues » pour exprimer la révolte et la liberté. Durant la période communiste le jazz, considéré comme musique diabolique et loisir facile des bourgeois réprouvés, était interdit. La nostalgie de la bossa se mêle parfaitement avec celle que draine la Russie, à une différence près : c’est qu’au Brésil il y a du soleil donc c’est une nostalgie lumineuse tandis qu’en Russie, elle est absolument tragique.
J’ai envie de vivre heureuse et amoureuse. A travers mes chansons je me fie à l’homme et je livre les souffrances de la femme afin d’entamer un dialogue d’affinités…
Pour venir en France j’ai pris le « Transsibérien » mais dans l’autre sens – de l’est à l’ouest.
Laissant derrière moi les plaines, les forêts et les rivières où l’on est soumis à la loi de la nature (là-bas on m’appelait Mowgli), je suis entrée dans la civilisation, m’enchaînant à elle, acceptant ses règles, son jeu de société, ce monde géré par les hommes et leur soif d’argent.
Ici je me sens comme une boussole, partagée entre les 4 coins du monde : je suis européenne d’esprit, asiatique de naissance, africaine de cœur et indienne d’Amérique (parente des esquimaux) de par mes origines génétiques. Quelle direction je montre ? La mienne, peut-être, mais je ne sais pas où elle mène !
Veronika.